L’alimentation émotionnelle (ou emotional eating) pousse celui qui en souffre à rechercher le bien-être dans la nourriture de manière compulsive. Ce type de comportement est un moyen de réprimer et d’apaiser un ou plusieurs sentiments négatifs. Focus sur les solutions efficaces pour améliorer durablement notre rapport à la nourriture.
Se nourrir pour soulager ses émotions
L’alimentation émotionnelle consiste à adapter sa consommation alimentaire en fonction de ses émotions plutôt que de son appétit. En effet, l’homme ne se nourrit pas toujours pour subvenir aux besoins de son organisme. Il arrive qu’un état d’insatisfaction le pousse à manger un aliment « réconfort » pour parvenir plus vite à l’apaisement.
Pour beaucoup d’individus, ce comportement alimentaire est un leurre, puisqu’il laisse place à un fort sentiment de culpabilité.
L’alimentation émotionnelle trouve toujours son origine dans un état de mal-être plus ou moins marqué. Les sources d’un conflit intérieur sont toutefois propres à chaque individu.
La nourriture impacte en effet nos humeurs à différents niveaux. En libérant de la sérotonine dans l’organisme, cette hormone nous mène vers un ressenti de ventre plein et de satiété. Par ailleurs, le plaisir gustatif permet de libérer la dopamine et l’endorphine. C’est donc cette sensation de plaisir que les personnes cherchent à trouver rapidement dans l’acte de manger.
Une surconsommation de nourriture est un moyen de combler un vide émotionnel pour accéder à un apaisement temporaire. Des études ont montré que le cortisol (l’hormone du stress) était effectivement modulé par l’ingestion d’aliments particulièrement caloriques.
Tout ce qui induit un stress chez une personne peut être à l’origine de ce comportement alimentaire. C’est le cas des situations suivantes, par exemple : un deuil, une rupture amoureuse, une déception amicale ou un échec professionnel.
Savoir différencier véritable faim vs faim émotionnelle
La faim émotionnelle apparaît toujours de manière soudaine et brutale. Un mangeur émotionnel a généralement besoin d’un seul aliment pour pouvoir soulager rapidement son mal-être. L’alimentation convoitée est un aliment plutôt « réconfortant », très souvent riche en sucre ou en graisses (pâte à tartiner, chocolat, pot de glace, chips…).
La faim émotionnelle est une faim compulsive et déraisonnée. C’est la raison pour laquelle elle nous entraîne à consommer un aliment de manière excessive, sans sensation de satiété. Notons que l’alimentation émotionnelle induit généralement un sentiment de culpabilité après avoir mangé.
Au contraire, la faim physique est une faim naturelle, commune à l’ensemble des êtres vivants. La véritable faim est une faim progressive, qui se développe au fil du temps. Une faim physique nous pousse à nous alimenter de manière variée, en piochant dans différents groupes alimentaires.
Un repas pris dans de bonnes conditions nous mène à une sensation rapide de satiété. Par ailleurs, une faim émotionnelle comblée n’engendre aucun sentiment de honte ou de culpabilité.
Quels sont les risques et les conséquences d’une alimentation émotionnelle ?
Notons que la plupart des individus vont connaître de brefs épisodes d’hyperphagie pour apaiser leurs émotions négatives. Trouver du réconfort dans la nourriture est un phénomène qui touche tout le monde, du nourrisson jusqu’à l’adulte.
L’alimentation émotionnelle devient problématique lorsqu’elle survient plusieurs fois par semaine et qu’elle engendre de la souffrance. Elle peut être aussi à l’origine de différents maux psychiques ou physiques comme :
- des troubles alimentaires comme la boulimie ou l’anorexie, etc.) ;
- un risque d’addiction à la nourriture ;
- une prise de poids ;
- une obésité ;
- des maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) ;
- une dépréciation de soi ;
- une anxiété chronique ou une dépression, etc.
Savoir reconnaître une alimentation émotionnelle est un acte préventif pour notre santé mentale. Une alimentation émotionnelle non contrôlée nous entraîne dans un cercle vicieux, dont il est difficile de sortir sans accompagnement médical.
Comment gérer l’alimentation émotionnelle ?
Réguler son alimentation
Gérer ses apports nutritifs est fortement conseillé pour apaiser une alimentation émotionnelle.
Commencez par mettre en place des repas sains, bio et diversifiés à l’heure des repas. Évitez les aliments transformés et remplacez certaines de vos addictions par des alternatives plus saines. Une compote avec des flocons d’avoine ou une purée d’oléagineux constitue par exemple une bonne collation à l’heure du goûter.
Par ailleurs, prenez le temps d’observer sincèrement ce qui se passe en vous. Évaluez votre faim sur une échelle de 1 à 5. Observez si une émotion est à l’origine de cette envie de manger. Les prises alimentaires doivent se limiter aux 3 collations journalières, avec deux en-cas éventuels en milieu de matinée et d’après-midi.
Enfin, pensez à manger en pleine conscience, doucement, sans vous perdre dans d’autres distractions (téléphone, écran de portable, lecture, conversation, etc.).
Apprendre à gérer son stress
Apprendre à réguler ses émotions est primordial pour enrayer l’alimentation émotionnelle. L’enjeu est d’observer à chaque instant l’émotion qui déclenche notre envie irrépressible de manger. Cet exercice permet de vérifier s’il s’agit d’une faim physique ou d’un moyen d’apaiser un état désagréable (tristesse, colère, etc.).
Certaines méthodes peuvent vous aider à dépasser facilement un raz-de-marée émotionnel. C’est le cas par exemple de la méditation ou de la respiration. Pour soutenir les états anxieux, la pharmacopée naturelle est d’une grande richesse : la phytothérapie, avec les plantes griffonia et rhodiola, ainsi que l’huile essentielle de lavande fine ou de camomille romaine seront vos meilleures alliées.
Prendre du temps pour soi est aussi primordial lorsque l’on souhaite réduire simplement une anxiété. La pratique d’une activité plaisante (randonnée, appel à un proche, sport, tricot, etc.) est aussi salvatrice.
Mettre des mots sur les maux
Nous l’avons vu, l’alimentation émotionnelle est toujours reliée à un état de mal-être. Pour éviter une alimentation compulsive, il est conseillé d’identifier clairement l’origine du mal qui vous mine. L’enjeu est de reconnaître la source de votre souffrance afin d’y apporter les solutions adaptées.
Pour certaines personnes, reconnaître l’origine d’une souffrance peut être compliquée, surtout si elle remonte à un traumatisme refoulé. N’hésitez pas à suivre une thérapie auprès d’un professionnel compétent qui saura vous accompagner.
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