Apnée du sommeil, asthénie, stress, essoufflement… la liste des séquelles « longue durée » liées au covid-19 ne cesse de s’allonger. Analyse des dispositifs mis en place pour lutter contre ce nouveau phénomène.
Les séquelles post-covid les plus fréquemment observées
Si l’épidémie du Covid-19 tend à diminuer, les séquelles de la maladie constituent aujourd’hui une menace importante. Encore mal compris, les séquelles du coronavirus se distinguent en deux catégories spécifiques.
Dans un premier temps, on cite les séquelles physiques survenant après la contraction d’une forme grave du Sars-coV-2. Les médecins rapportent, en effet, des troubles respiratoires sévères, dont une persistance de fibroses pulmonaires. Les spécialistes constatent aussi une extension des lésions dans les poumons ainsi qu’une hyperpression des voies respiratoires.
On distingue ensuite les troubles cardiaques et rénaux avec un risque d’infarctus du myocarde ou une protéinurie élevée. La maladie n’épargne pas le système nerveux central, si l’on considère les cas d’accidents vasculaires cérébraux ou d’encéphalomyélite aiguë.
D’autres séquelles constituent actuellement une source d’interrogation pour les chercheurs. Ces symptômes ont la particularité de toucher les sujets malades après un temps de rémission plus ou moins long. Ces troubles interviennent aussi lorsque l’infection initiale a été plutôt bien tolérée.
Libérés du virus, ces anciens malades ayant pour la plupart contractés une forme faible ou modérée de la maladie, témoignent toutefois d’un malaise général, accompagné d’une fatigue chronique et de fortes douleurs musculaires. D’autres manifestations sont également pointées du doigt, comme la survenue de tachycardie, une perte de poids, des essoufflements ou une faiblesse à l’effort.
Difficiles à traiter, ces effets secondaires désarment par leur caractère invalidant sur une période prolongée. Notons que 80 % des malades en Europe disent souffrir d’une anosmie (perte de l’odorat) et d’une agueusie (perte de goût) plus ou moins longues après la contraction du virus.
Par ailleurs, de lourdes séquelles psychiques s’ajoutent à la liste des atteintes physiologiques listées précédemment. Les patients les plus durement touchés par une période de réanimation nécessitent un soutien psychologique pour retrouver une vie normale. Il en va de même chez le personnel soignant ou les victimes du confinement qui affichent un taux d’anxiété plus élevé.
À lire aussi >>> Santé mentale et Covid-19 : une vague de troubles psychologiques ?
Les structures d’aide en place pour s’en sortir
Dès l’été 2020, l’Hôpital Foch de Suresnes a initié le projet Rehab-Covid pour traiter les séquelles du covid-19 via la mise en place d’un protocole très précis comprenant une batterie d’examens et des consultations avec un kinésithérapeute, une diététicienne, une psychologue et un médecin. Le Rehab-Covid propose actuellement un programme de suivi prolongé permettant de cerner l’évolution des séquelles. Par ailleurs, une meilleure prise en charge des séquelles psychologiques est attendue dans les prochains mois pour les personnes vulnérables.
Spécialiste dans les soins de suite, l’hôpital de Clermont-Ferrand a ouvert une unité de 20 lits supplémentaires pour prendre en charge les malades post-covid. En mars 2020, les spécialistes ORL évoquent la possibilité de rééduquer le système olfactif en cas d’anosmie persistante.
L’enjeu est de stimuler l’odorat quotidiennement à l’aide de différents parfums comme la lavande, le café ou le vinaigre. La société française d’ORL conseille de lire l’étiquette du contenant afin de permettre au système sensoriel d’associer l’odeur à l’information. Toujours en essai, cette méthode pourrait alors donner lieu à un protocole de soin généralisé à tous les patients du Covid-19.
Dans la limite des connaissances actuelles, l’Académie Nationale de Médecine conseille également aux malades différents exercices pour atténuer les effets secondaires, notamment la reprise d’une activité physique comme la marche. L’enjeu est également de procéder à un suivi sur les organes vitaux les plus sensibles (cœur, muscles, reins, poumons…).