Le prédiabète est de plus en plus fréquent. Toutefois, être prédiabétique ne signifie pas que l’on va nécessairement développer un diabète de type 2. Il existe des solutions permettant d’inverser positivement la tendance. Voici quelques exemples pratiques pour y arriver.
Qu’est-ce que le prédiabète ?
Le prédiabète est un stade de développement réversible du diabète où la glycémie est à surveiller. En effet, le taux de glycémie d’un individu en situation de prédiabète n’est pas encore au niveau de l’hyperglycémie.
L’hôpital universitaire de Tübingen a publié, dans Nature Medecine, des travaux intéressants sur le prédiabète. Cette étude allemande, en collaboration avec le Centre de Recherche allemand sur le diabète, classe le prédiabète en 6 sous-groupes.
Chaque groupe de personnes en situation de prédiabète est classé en fonction du risque de développer un diabète de type 2. Les sous-groupes 1 et 2 correspondent au risque le plus faible quand le groupe 6 intègre des individus qui commencent déjà à avoir des complications.
Dans le sous-groupe 4, les individus sont en surpoids, mais le risque demeure faible de développer le diabète. Quant aux sous-groupes 3 et 5, le risque est plus fort, car l’étude intègre les individus qui ont une prédisposition génétique.
La classification de la situation par rapport au diabète comporte une utilité sanitaire. Il va s’agir de repérer plus rapidement les individus qui risquent de développer le diabète de type 2. En proposant un diagnostic tôt, les patients vont pouvoir modifier leurs comportements et éviter la phase du diabète. Être prédiabétique est donc plutôt une aide pour sa santé qu’un diagnostic inquiétant.
Quels sont les critères fixés par l’OMS ?
Pour définir les différents stades du diabète, les autorités sanitaires et l’OMS évaluent le niveau de glycémie à jeun :
- entre 0,70 et 1,10 g/L, l’individu présente une glycémie normale ;
- entre 1,10 et 1,25 g/L, l’individu se trouve en prédiabète ;
- au-dessus de 1,25 g/L, l’individu est diagnostiqué comme diabétique.
Il existe également un autre indicateur, avec l’hémoglobine glyquée. Également appelée HbA1c, cette hémoglobine indique le risque de complication d’un sujet vis-à-vis du diabète. Le taux d’HbA1c doit être inférieur à 7 %.
Le diabète entre dans la catégorie des maladies chroniques selon l’OMS. Le prédiabète conduit au diabète de type 2 lorsque l’insuline (hormone qui fait baisser la glycémie dans l’organisme) ne parvient pas à réaliser son travail de manière optimale.
En effet, dans un premier temps, certains organes comme le foie et les tissus vont progressivement résister à l’action de l’insuline et à ses effets : c’est l’insulinorésistance. L’insuline sera alors produite en plus grande quantité par le pancréas afin de ramener le taux de glycémie à la normale. Les principaux facteurs de risque de l’insulinorésistance sont liés aux modes de vie. On cite par exemple le surpoids, l’obésité, la sédentarité, l’inactivité physique et plus rarement les causes génétiques. Lorsque le pancréas ne parvient plus à sécréter de l’insuline pour compenser la perte de sensibilité des organes, la glycémie s’élève, il apparaît alors une intolérance au glucose, puis le diabète de type 2.
Les bons gestes pour prévenir le diabète de type 2
Le prédiabète n’est pas une fatalité et il est parfaitement possible d’éviter le stade du diabète de type 2. Cette situation réversible doit, toutefois, s’accompagner de bons gestes au quotidien. Ces bonnes pratiques font d’ailleurs partie des recommandations de l’ESC-EADS 2019, l’organisme européen de cardiologie.
L’alimentation saine
Le premier problème générant du diabète concerne notre mode de vie et donc notre rapport à la nourriture. Pour prévenir le diabète, il faut éviter tous les plats préparés industriels. Une alimentation méditerranéenne, à base de produits de saison, locaux et majoritairement d’origine végétale fait partie des recommandations.
L’activité physique
De manière paradoxale, le diagnostic du diabète ou du prédiabète peut “paralyser” ceux qui en souffrent. Or, la sédentarité et le manque d’effort sont les meilleurs alliés du diabète. Une activité physique régulière, d’une demi-heure quotidienne, permet de réduire les effets du diabète. Le sport aide aussi à réduire les formes de risque cardiovasculaire.
Le sommeil
Pour prévenir le diabète, il est important d’avoir un sommeil adapté à son organisme. Le sommeil idéal vient réguler le niveau de glycémie. Or, avec les écrans et les sources de distraction multiples, le sommeil peut être altéré. La réduction de la consommation de produits alcoolisés (pour préserver le foie) ou l’arrêt du tabac aident à retrouver le niveau de sommeil dont a besoin notre organisme.
Le suivi régulier
Enfin, un suivi régulier de son niveau de glycémie à jeun est également un geste de prévention efficace. Il existe des outils d’autosurveillance ou automesure de la glycémie.
Le prédiabète n’a donc rien de définitif et ne condamne pas les individus à développer un diabète de type 2. Toutefois, un sujet prédiabétique doit modifier en profondeur son mode de vie. Ces changements peuvent être progressifs. Se fixer des objectifs atteignables comme une perte de poids modérée ou la diminution de sa consommation d’alcool et tabac est un bon début. Il est nécessaire d’éviter l’hypoglycémie ou l’épuisement.
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Sources :
www.federationdesdiabetiques.org
https://www.nature.com/articles/s41591-020-1116-9
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0939475320303951