De plus en plus médiatisée, l’endométriose toucherait aujourd’hui près de 2,5 millions de femmes en France. En complément des examens cliniques, un test salivaire pourrait aujourd’hui faciliter son diagnostic.
Endométriose : enjeux et contexte
L’endométriose se caractérise par une maladie gynécologique chronique chez les femmes en âge de procréer. Elle implique un développement de l’endomètre (ou muqueuse utérine) en dehors de l’utérus.
Ainsi, l’endométriose présente des symptômes variables d’une femme à une autre. Les symptômes les plus fréquents sont une baisse de la fertilité, des douleurs durant les règles et les rapports sexuels, des douleurs pelviennes ainsi que des douleurs abdominales.
Lors d’un examen clinique, on la diagnostique grâce aux lésions qui se situent le plus souvent sur le muscle utérin, sur l’ovaire ou sur le péritoine.
Qu’est-ce que l’endotest ?

Dans le cas de l’endométriose, on évoque généralement une errance médicale estimée à 8 ans avant le diagnostic. Si la cœlioscopie reste aujourd’hui l’examen de référence, l’invention d’un test salivaire pourrait constituer une approche beaucoup moins invasive.
Une étude parue dans le Journal of clinical Medicine évoque le rôle des Micro-ARN (miARN) pour faciliter le diagnostic de l’endométriose. Ces micro-ARN se caractérisent par des mini ARN non codants. Le miARN joue ici un rôle de régulateur de la cellule. La start-up française ZIWIG à l’origine de l’endotest est formelle : il s’agit pour les femmes malades d’une vraie révolution.
Pour comprendre son fonctionnement, l’équipe a établi un séquençage de 2 600 miARN humains connus. Les scientifiques ont analysé la salive de plus de 150 femmes présentant tous types et toutes formes d’endométriose.
L’enjeu était alors de comparer leur salive avec celle d’un échantillon de 47 femmes non touchées par la maladie. Une « signature » de l’endométriose a pu être établie lors de ses recherches, et mener à la fabrication d’un test salivaire.
Particulièrement prometteur, le test salivaire montre une sensibilité de diagnostic de 97 % avec une spécificité de 100 %. Cela signifie que le test de l’endométriose ne délivre pas de faux positifs en plus d’identifier formellement les sujets malades.
Les limites d’une telle annonce
Selon ses inventeurs, le diagnostic de l’endométriose via un test est plus rapide qu’un examen traditionnel. Certains manquements restent toutefois à souligner.
L’étude a été réalisée sur un échantillon de femmes assez faible (200 patientes). Pour contourner une marge d’erreur, une validation externe permettrait d’affirmer si l’analyse salivaire est un test fiable ou non. L’étude qui accrédite l’efficacité du test est réalisée à partir d’algorithmes puissants. Cela signifie que seuls les experts en intelligence artificielle peuvent pour l’heure s’emparer de cette étude.
Si le test dispose d’un marquage CE, il ne dispose pas encore d’une autorisation de mise sur le marché. Plutôt coûteux, ce test peut atteindre une centaine d’euros l’unité. Selon le vice-président de Ziwig, l’HAS (Haute Autorité de Santé) est en train d’évaluer sa fiabilité en vue d’un remboursement dans le cas d’une distribution en France. Affaire à suivre donc.
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