Reconnaissable par ses lettres et ses couleurs vives, le logo Nutri-score envahit les rayons de nos supermarchés. Donnée indispensable ou simple élément marketing… nous faisons le point sur les atouts, les limites et les inconvénients du Nutri-score.
Le Nutri-score est un logo permettant de rendre plus accessible les informations nutritionnelles sur l’étiquetage d’un produit.
Introduit par la loi de modernisation de notre système de santé, le Nutri-score serait aujourd’hui connu par près de 94 % des Français. L’objectif du Nutri-score est de noter les produits sur un plan nutritionnel. Il se caractérise par des lettres (A, B, C, D et E) et des couleurs afin d’être le plus compréhensible par tous. Le A (en vert foncé) correspond à une notation favorable. Le E (en orange foncé) est la note la plus mauvaise.
Ce graphique des aliments a été inventé par une équipe de chercheurs composée essentiellement de médecins et de nutritionnistes. Pour faire leur calcul, ces scientifiques évaluent pour 100 g de produits :
- les nutriments et les aliments favorables comme les fruits et légumes, les fibres, les protéines…
- les nutriments défavorables comme les sucres, le sel, les acides gras saturés, les calories…
C’est à partir de cette étude qu’un produit obtient alors une note. Notons que certaines catégories d’aliments font l’objet d’une méthode de calcul spécifique. C’est le cas notamment du beurre, de l’huile, des fromages ou des boissons.
Les produits concernés par le Nutri-score
Le Nutri-score concerne l’ensemble des boissons et des produits transformés. Certains produits comme la levure, les épices, les thés ou le café y échappent toutefois. C’est aussi le cas pour les produits non transformés (viandes, poissons, fruits, légumes) et l’alcool.
Les points forts du Nutri-score
Le Nutri-score est une information à destination du consommateur pour l’orienter dans ses choix. Le logo permet en un coup d’œil de comparer :
- les différents produits d’un même rayon (ex : céréales du petit déjeuner) pour identifier ceux ayant le meilleur indice nutritionnel ;
- certaines marques entre elles pour un même type de produit ;
- des produits destinés à la même occasion, comme le dessert (si une mousse au chocolat est meilleure qu’un yaourt de chèvre par exemple).
Les limites du Nutri-score
Son caractère facultatif
L’un des inconvénients du Nutri-score est qu’il est, à ce jour, non obligatoire. Il s’agit d’un logo facultatif, reposant sur la bonne volonté des distributeurs et des entreprises de l’agroalimentaire. Depuis la création du Nutri-Score, il y a en moyenne près de 5 000 références proposées en magasin, et près de 12 000 dans le commerce en ligne.
L’absence de prise en compte de l’aspect nutritionnel
L’écueil du Nutri-score est de ne considérer qu’un seul aspect nutritionnel au détriment d’autres données essentielles. C’est notamment le cas des graisses saturées (néfastes) comptabilisées de la même manière que des graisses polyinsaturées (bénéfiques). Le Nutri-score se concentre davantage sur l’équilibre alimentaire d’un point de vue calorique.
Ainsi, un plat transformé enrichi en sucres invertis, en arômes ou en acides gras hydrogénés peut avoir la même notation qu’une version non transformée (et donc plus saine) du plat.
Regarder seulement le Nutri-score peut avoir des limites réelles. Le Nutri-score est en effet peu fiable dans la mesure où la notation ne garantit pas toujours la vraie valeur nutritive des produits. Une huile d’olive notée D est pourtant excellente pour la santé. En revanche, des frites notées A sont à prendre de manière occasionnelle, car trop riches en graisses saturées. Il en va de même pour le label bio qui ne garantit nullement qu’un produit soit bon pour la santé.
Le sujet du degré de transformation
Le Nutri-score exclut également d’autres indicateurs importants, comme la teneur en pesticides, en additifs alimentaires ainsi que le degré de transformation des aliments. Par conséquent, certains aliments ultra-transformés (AUT) peuvent bénéficier d’un bon score sans être une solution pour notre santé. Ceux-ci sont effet mis en cause dans les maladies de civilisation de type cancer ou obésité.
La question de la portion
Le Nutri-score a également d’autres limites et inconvénients non négligeables. En effet, le calcul ne tient pas compte de la taille de la portion, puisqu’il se base sur un apport de 100 g uniquement. Par ailleurs, la fréquence de consommation du produit n’est pas non plus considérée.
D’autres modèles de classification sont aujourd’hui accessibles comme le score Nova qui prend en compte le degré de transformation du produit. Le score Siga offre aussi une précision supplémentaire à la précédente. En effet, la notation permet de relier l’aspect nutritionnel au degré de transformation du produit.
Pour aller plus loin :