Vous vous intéressez à l’alimentation durable, mais vous n’avez pas toujours le temps de consulter toutes les étiquettes ? Pourtant les informations données permettent d’évaluer l’impact environnemental ou l’intérêt nutritionnel du produit. Heureusement, l’ecoscore arrive et va aider les consommateurs à faire leur choix. Notre article part à la découverte du score environnemental pour étudier son potentiel et ses limites.
Qu’est-ce que l’ecoscore ?
L’éco-score est un indicateur qui a pour but d’évaluer l’impact environnemental des produits alimentaires. L’objectif est alors de le rendre visible aux consommateurs, en le plaçant généralement sur l’emballage.
L’ecoscore se rapproche donc du nutri-score, indicateur plus ancien et mieux connu. Ce dernier évalue les qualités nutritionnelles d’un produit transformé en lui attribuant une note de A à E. Pour l’éco-score, les notes sont similaires tout comme le code couleur.
Le but d’un score, qu’il soit nutritionnel ou environnemental, est double. Il s’agit autant d’informer les consommateurs que de les dissuader de certains achats. Par un affichage simple, il s’agit d’aider les consommateurs à délaisser les produits nocifs et à favoriser une consommation durable.
L’ecoscore est une initiative privée récente portée par plusieurs organisations connues comme Yuka, La Fourche, Marmiton ou encore Open Food Facts. Leur méthodologie consiste à agréger de nombreuses données scientifiques (grâce à la base de données Agribalyse, l’ITAB, l’INRAE et l’ADEME) afin de calculer un résultat d’impact environnemental. Il s’agit notamment d’analyser le cycle de vie du produit (ACV). Ce résultat vient ensuite conditionner la note attribuée.
Cette initiative s’inscrit dans le vote de la loi sur l’économie circulaire qui a pour but d’améliorer l’information du consommateur.
Une solution pour une consommation plus durable ?
Comme nous l’avons vu plus haut, l’éco-score pourrait permettre d’augmenter les ventes de produits respectueux de la planète. Néanmoins, cet éco-score, malgré la bonne volonté évidente, peut se heurter à des difficultés majeures.
L’absence d’effet sur la consommation
Les études portant sur le nutri-score montrent que les produits notés E ne connaissent pas une diminution de leur vente. En effet, les produits E sont souvent les moins chers et certains ménages n’ont pas les moyens d’une consommation de produits bio.
À lire aussi >>> 7 Astuces pour manger bio sans se ruiner
Une démarche volontaire et non-contraignante
Comme pour le logo du nutri-score, l’absence d’obligation pourrait réduire la portée de cet indicateur. En effet, ce type d’indicateur doit être présent sur un nombre conséquent de produits pour être pleinement pertinent. Il convient d’intégrer les produits importés, supposant des négociations à l’échelle européenne.
La contre-attaque du secteur agro-alimentaire
L’ecoscore risque de toucher aux intérêts de l’industrie agro-alimentaire. Celle-ci va alors chercher, par tous les moyens, de discréditer la démarche. Les acteurs industriels vont insister sur l’absence de cadre scientifique précis ou sur certaines erreurs de notation.
La question du greenwashing
L’ecoscore est une initiative qui pourrait, toutefois, se retourner contre ses objectifs initiaux. En effet, cette évaluation ne va-t-elle pas servir le greenwashing de certaines marques ? Ces dernières vont peut-être élaborer des stratégies pour obtenir la meilleure note possible sans pour autant garantir un produit totalement sain.
Par ailleurs, les petits producteurs auront-ils les moyens de s’adapter aux exigences de cette notation ? L’éco-score porte-il le risque de favoriser les grands industriels au détriment de PME locales ? Néanmoins, un éco-score permet de poser la question de l’impact sur l’environnement de notre consommation par un outil visuel et simple.