Aujourd’hui, le plastique constitue un véritable fléau pour notre équilibre et celui de l’environnement. Particulièrement polluant, le plastique s’infiltre dans toutes les couches de notre écosystème. L’interdiction des sacs plastiques en France a poussé les industriels à se tourner vers une alternative plus vertueuse. Constitué à partir de maïs ou de pommes de terre, le bioplastique constitue t-il une panacée pour la planète ? Nous faisons le point pour vous sur la question !
Qu’est-ce que le bioplastique ?
Le bioplastique se caractérise par un plastique propre, reconnu pour être biosourcé et biodégradable. Lorsque l’on parle de plastique biosourcé, cela signifie qu’il est réalisé à partir de matériaux d’origine végétale. Pour être qualifié de biosourcé, le plastique doit contenir au minimum 40 % de matière végétale. Différents végétaux interviennent donc dans la fabrication des bioplastiques. C’est notamment le cas du blé, de la pomme de terre ou du maïs.
Contrairement aux réserves de pétrole qui s’amenuisent, les matières végétales ont l’avantage de se renouveler chaque année au gré des récoltes. Le bioplastique s’utilise alors dans la conception de nombreux objets du quotidien. On cite par exemple les couverts, les sacs poubelles ou les coques des téléphones mobiles.
Il s’agit alors d’un matériau biodégradable voué à disparaitre dans le temps. En effet, il se compose de micro-organismes capables de décomposer le plastique en matières organiques. Ces micro-organismes dégradent la matière dans certaines conditions d’oxygénation, de température et d’humidité précises.
On reconnait un bioplastique fiable grâce au label « OK Compost », attestant sa biodégradabilité à 90 % en l’espace de 6 mois seulement. Il doit également se conformer à la norme NF EN 13432 actuellement en vigueur.
Le bioplastique est une solution innovante pour parvenir à une meilleure gestion des déchets plastiques. En effet, le bioplastique s’invite comme une alternative intéressante face à l’effondrement des ressources fossiles particulièrement polluantes. Idéal pour préserver l’environnement, le bioplastique participe alors à réduire de 30 à 75 % les émissions de CO2.
Aujourd’hui, l’utilisation du bioplastique se développe dans un grand nombre de secteurs industriels, comme le bâtiment, la chimie ou les transports. À moyen terme, le bioplastique permet de répondre – en partie seulement – aux problèmes d’accumulation des plastiques dans les mers.
Le bioplastique : une alternative écologique ou pas ?
Le bioplastique est une solution intéressante qui présente néanmoins des limites à identifier. En effet, certains bioplastiques continuent d’être fabriqués à partir du pétrole ou de la biomasse. On trouve, par exemple, sous le terme « bioplastique » des polymères conçus à partir de 70 % de pétrole. En ayant recours à des énergies fossiles, un bioplastique reste donc une production polluante et relativement dangereuse pour notre santé.
Par ailleurs, les bioplastiques d’origines végétales ne sont pas tous biodégradables. Les bioplastiques sont souvent plus faciles à dégrader dans un laboratoire que dans un environnement naturel (comme les océans, notamment). Bon nombre de bioplastiques se fabriquent aussi à partir d’OGM[1] ou présentent des résidus de pesticides. Ce constat tient au fait que leur réglementation est beaucoup moins restrictive que pour l’alimentation.
À l’instar des biocarburants, les bioplastiques dépendent des énergies fossiles et des ressources naturelles. La production de bioplastique nécessite effectivement des terres agricoles et des machines en proportions non négligeables. De plus, les ressources naturelles exploitées ne serviront pas à nourrir les hommes et les animaux.
Le recours au bioplastique[2] permet également de favoriser des produits jetables et d’encourager la surconsommation. Par ailleurs, il reste plus cher que le plastique conventionnel, sans être biodégradable à 100 %. Ainsi, il est aussi polluant que son homologue traditionnel si on le jette dans nos ordures ménagères.
Le bioplastique apparaît actuellement comme une avancée permettant de limiter les dégâts. Néanmoins, il est difficile de parler de solution écologique si les déchets ne sont pas réduits à leur source même. Ainsi, la recherche se poursuit, notamment sur la création de plastique à base d’algues ou de chardons sauvages.
D’autres alternatives respectueuses de la planète sont actuellement à notre portée. On peut, par exemple, utiliser des cabas en tissu à la place des sacs de supermarchés, même bioplastique. On peut également faire ses courses avec ses propres contenants et veiller à réduire davantage notre consommation. Pour encourager une économie circulaire, l’enjeu est de favoriser au maximum le seconde-main et le réutilisable.
Références :
[1] https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/organismes-genetiquement-modifies-ogm-0
[2] https://www.solutionsantenaturelle.com/videos/15-alternatives-simples-pour-remplacer-le-plastique/