Aujourd’hui, de plus en plus de thérapies ancestrales font leur retour. C’est le cas de la ventouse thérapie, et de ses nombreux bienfaits sur la santé. Tombé en désuétude avec l’émergence des antibiotiques, le cupping connaît aujourd’hui un véritable retour en force.
Il faut dire que le cupping offre de multiples avantages. Vous souhaitez lutter contre la douleur, atténuer la cellulite, soulager l’asthme ou la dépression ? Analyse des enjeux et des bienfaits d’une méthode ancienne de plus en plus sollicitée mais dont la pratique reste controversée.
Qu’est-ce que la ventouse thérapie ou « cupping » ?
Des marques rouges dans le dos de Karim Benzema ont récemment fait couler beaucoup d’encre. Maladie de peau, tatouage original ou mauvaise chute ? Rien de tout ça ! Le sportif de haut niveau a simplement essayé le « cupping » ou ventouse thérapie. Vous en avez certainement entendu parler, car cette méthode est très à la mode en ce moment. Elle est d’ailleurs dérivée d’une pratique que nos aïeux utilisaient couramment il y a quelques siècles.
Également appelée Hijama, la ventouse thérapie est une pratique ancestrale particulièrement efficace. On date cette discipline de l’ère pharaonique, mais d’autres civilisations comme l’Inde, la Rome Antique, ou la Chine l’utilisaient aussi.
À l’origine, le terme « Hijama » vient du mot « hijm » qui signifie « extraire ». D’autres noms sont associés à cette technique depuis, comme l’incisiothérapie ou le cupping.
On distingue une technique dite « à chaud » où l’on fait brûler une allumette dans la ventouse juste avant de l’appliquer pour la vider de son air. Une fois posée, la peau est immédiatement aspirée. Cette méthode consiste à extraire certaines substances toxiques du corps.
L’autre technique « à froid » consiste à poser une ventouse dotée d’un système de pompe, qui permet de mieux contrôler la pression exercée. Elle permet de stimuler la circulation sanguine. En appliquant les ventouses sur certains points, on achemine les éléments nocifs d’un organe jusqu’à la surface de la peau.
Selon ce que préconise le thérapeute, la position des ventouses peut varier, ainsi que leur nombre, la durée de pose, la fréquence des séances, et le type de succion. On parle de ventouse « humide » lorsque la peau est légèrement incisée avant l’application d’une ventouse pour en extraire du sang chargé de toxines. A l’inverse la ventouse « sèche » ne nécessite pas d’incision au préalable.
Étant également issue d’une tradition chinoise de médecine énergétique, la ventouse thérapie est parfois utilisée par des acupuncteurs sur des points très précis pour rééquilibrer les méridiens. Le cupping est indiqué pour différentes pathologies qui vont du trouble musculosquelettique à la migraine, en passant par les douleurs dorsales et l’asthme.
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Est-ce vraiment efficace la ventouse thérapie ?
Cette question est un éternel sujet de débat. Alors que les médecins de l’Antiquité et du Moyen-âge prescrivaient la pose de ventouses, leurs confrères modernes ont décidé de ne plus l’encourager. En effet, ce ne sont généralement pas des médecins qui pratiquent cette méthode, mais plutôt des kinésithérapeutes, des ostéopathes, des naturopathes ou des personnes ayant des connaissances en énergétique chinoise.
La réticence du corps médical à reconnaître cette pratique est sans doute liée au fait que certaines études scientifiques n’ont pas vraiment démontré d’effets curatifs nets. En réalité, il n’existe qu’une dizaine d’études sur le sujet. Les méthodes de recherche utilisées, ainsi que le nombre de participants et la mesure des effets ne sont pas très robustes en termes de statistiques. C’est la raison pour laquelle les médecins ne préfèrent pas prescrire le cupping, qui n’a encore pas fait ses preuves selon eux.
Cependant, prises individuellement, des études intéressantes donnent de précieuses indications. On peut citer, par exemple une étude publiée dans la revue Evidence-based Complementary and Alternative Medicine a montré que cette méthode était susceptible d’aider à réduire la douleur. Toutefois, ces éléments sont à prendre avec prudence tant que d’autres études plus rigoureuses ne sont pas effectuées. Plus récemment, une revue systémique et méta-analyse publiée dans la revue BMJ Open a montré l’efficacité des ventouses pour le traitement des cervicalgies.
Y a-t-il des effets secondaires ?
Contrairement à certains médicaments, la ventouse thérapie présente peu d’effets secondaires. Elle peut provoquer : fatigue, maux de tête, nausées, vertiges ou insomnie. Il s’agit d’une discipline fiable offrant une véritable rapidité d’action.
Toutefois, le cupping présente des contre-indications à connaitre. Les ventouses sont déconseillées pour les enfants de moins de 4 ans et pour les femmes enceintes, lors du premier et dernier trimestre de grossesse. Il n’est pas indiqué pour les personnes faibles ou sous traitement anticoagulants. S’il y a suspicion d’hémorragie, les ventouses sont particulièrement dangereuses. Par ailleurs, il est interdit d’appliquer les ventouses sur une peau lésée ou brulée.
Il est conseillé aux personnes récemment opérées de respecter un certain délai avant de pratiquer les ventouses. Certains profils nécessitent enfin l’avis d’un médecin traitant ou d’un professionnel en cupping. C’est le cas si vous êtes greffé des reins ou si vous souffrez de maladies cardiaques.
N’hésitez pas à vous entretenir avec votre professionnel de santé pour évaluer les risques encourus.
La pratiques de la ventouse thérapie remise en question
Alors, peut-on qualifier la ventouse thérapie de procédure médicale ? Faut-il avoir fait de longues études scientifiques pour la pratiquer ? La réponse est non, et c’est bien ce qui la range dans la catégorie des médecines alternatives. C’est d’ailleurs loin d’être la seule technique à entrer dans cette zone floue qui est à la croisée de la science et de l’ésotérisme.
L’hypnose est, elle aussi, considérée comme une pratique ne relevant pas de la médecine, même si elle a fait ses preuves chez beaucoup de personnes. On connaît tous quelqu’un qui a arrêté de fumer ou perdu du poids grâce à l’hypnose. Cependant, un hypnothérapeute n’est pas un médecin et ne peut en aucun cas poser de diagnostic de santé. C’est la même chose pour l’acupuncture et plus récemment la hijama, où le 29 novembre dernier, trois personnes ont été poursuivies puis condamnées par le Tribunal correctionnel de Bobigny en Seine-Saint-Denis, pour exercice illégal de la médecine.
Rappelons que par définition, le délit d’exercice illégal de la médecine est prévu et réprimé par les articles L4161-1 à L4161-6 du Code de la santé publique. Il est constitué dès lors qu’une personne pose un diagnostic ou traite une maladie, habituellement ou par direction suivie, sans avoir le diplôme requis pour être médecin, chirurgien-dentiste ou sage-femme. Il est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Il y a aussi exercice illégal quand le praticien (médecin ou dentiste) n’est pas inscrit au tableau départemental de l’Ordre, ou quand il en a été radié. À noter que les médecins peuvent également être condamnés pour l’incitation ou la complicité à l’exercice illégal.
Il est donc important de retenir qu’en France, pour pratiquer la hijama (sèche ou humide) en toute légalité, le praticien devra être un médecin diplômé inscrit à l’Ordre des médecins. Il n’est toutefois pas exclu pour un médecin de faire appel à une infirmière diplômée d’Etat, pour la réalisation des scarifications, par voie de délégation médicale.