Si bon nombre de végétaux sont connus pour être des alliés anti-cancer, on peut désormais rajouter à cette liste le thym, la nigelle et l’origan. Ces aromates possèdent en effet des composés aux propriétés anticancéreuses intéressantes, notamment la thymohydroquinone. Analyse d’une étude aux résultats particulièrement prometteurs.
La thymohydroquinone : une nouvelle étude montre les propriétés anticancéreuses
Le thym, la nigelle et l’origan sont des herbes aromatiques faisant partie de la famille des lamiacées. Elles détiennent un ensemble de composés aromatiques appelés thymohydroquinone, carvacrol et thymol. Ces derniers sont principalement connus pour leurs effets anti-inflammatoires, antioxydants et antibactériens.
Des chercheurs spécialisés en phytothérapie de l’Université Purdue dans l’Indiana auraient fait une trouvaille déterminante dans la recherche contre le cancer. Contenue dans les herbes en trop petite quantité, des chercheurs ont travaillé sur une piste pour l’extraire et la booster. L’enjeu est de comprendre comment le composé se forme afin de pouvoir mieux le synthétiser.
En effet, ils ont mis à jour un puissant composé anticancéreux présent dans certaines plantes aromatiques comme l’origan, le thym et la nigelle. La thymohydroquinone, puisqu’elle se nomme ainsi, pourrait supprimer la croissance et le développement de certaines tumeurs cancéreuses.
Les conséquences de ces avancées
Si la thymohydroquinone est présente dans des herbes aromatiques courantes, on pourrait penser que leur consommation journalière suffirait à nous protéger de la maladie. Toutefois, l’absorption de ces ingrédients ne suffit pas à montrer des avantages significatifs pour notre santé sur le long terme. C’est pourquoi les chercheurs tentent de synthétiser la thymohydroquinone pour espérer la transformer, à l’avenir, en médicaments.
Selon la professeure de biochimie Natalia Dudareva, la quantité de composés anticancéreux présente dans les herbes est trop faible. Leur extraction ne serait donc pas suffisante. Cartographier la voie de biosynthèse de la thymohydroquinone reste donc la seule option pour profiter, un jour, de ce principe actif particulièrement novateur.
L’enjeu pour les chercheurs est de pouvoir obtenir des niveaux beaucoup plus élevés de ce précieux composant thérapeutique. En d’autres termes, amplifier la quantité du composant ou synthétiser le composé en laboratoire permettrait de libérer l’intégralité de son potentiel thérapeutique. Cette avancée permettrait ensuite de synthétiser la thymohydroquinone dans des micro-organismes à visée thérapeutique.
Notons que l’extraction des composés aromatiques viserait bien d’autres domaines que la seule ingénierie biochimique ou médicale. On pense particulièrement au secteur de la cosmétologie, de la parfumerie ou de l’agroalimentaire, par exemple.
Les spécialistes connaissent depuis longtemps les propriétés anticancéreuses de la thymohydroquinone. Toutefois, la recherche franchit désormais un cap en livrant l’ensemble de sa voie biosynthétique, tout comme celle du carvacrol et du thymol.
Pour y parvenir, le professeur Dudareva utilise le séquençage de l’ARN. Il passe ainsi au crible près de 80 000 gènes d’échantillons issus des tissus végétaux. L’enjeu était de conserver uniquement ceux qui permettaient la formation de la thymohydroquinone.
L’étude constitue un nouvel espoir dans la lutte contre le cancer, qui rappelons-le, continue de faire plus de 10 millions de morts par an.
À lire aussi >>> Cancer et Jeûne : une piste prometteuse
Source :